Défis et avancées

D’importants progrès réalisés dans la problématique de la production et de la distribution d’eau potable

La question de l’accès à l’eau potable a toujours constitué une préoccupation majeure pour les Autorités de l’Etat. Toutefois, face à l’augmentation rapide des besoins exprimés par les populations en matière d’eau potable, notamment du fait de la croissance démographique face à des investissements insuffisants dans le secteur, les installations hydrauliques n’ont pas toujours permis de satisfaire la demande. Cette situation s’est accentuée lors de la crise sociopolitique de 2011, avec notamment la détérioration des infrastructures existantes. Le pays faisait face à deux problèmes majeurs, à savoir l’insuffisance de la capacité de production et la vétusté des équipements de transport et de distribution. Il en résulte naturellement un déficit important en matière d’accès à l’eau potable, tant à Abidjan que dans de nombreuses localités à l’intérieur du pays, ou dans certains cas, la production était simplement à l’arrêt.

Ainsi, en 2011 :

  • en Hydraulique Urbaine (HU), 789 localités étaient desservies, soit un taux de couverture estimé à 55%, avec une production totale de 183 millions de m3 d’eau permettant d’alimenter 680 287 abonnés sur l’ensemble du territoire ;
  • en Hydraulique Villageoise Améliorée (HVA), 243 localités étaient équipées sur 1 875 éligibles, soit un taux de couverture de 13% ;
  • en Hydraulique Villageoise (HV), 16 665 points d’eau modernes étaient exploités sur 22 225 forages réalisés dans le cadre du Programme National d’Hydraulique Villageoise (PNHV), permettant de couvrir 77% des besoins. Ces infrastructures d’hydraulique villageoise ne faisaient pas l’objet de maintenance et d’entretien réguliers, de sorte que le taux de panne a atteint plus de 40%.

Au titre de l’approvisionnement en eau potable, le district d’Abidjan exprimait, en 2011, une demande d’environ 500 000 m3/jour pour une production de 350 000 m3/jour. Pour les villes de l’intérieur du pays, avec une consommation moyenne de 50 litres/habitant/jour (pour l’ensemble des besoins), la demande était estimée à 350 000 m3/jour en 2011, dégageant un déficit variant entre 30% et 75%.

Mesures prises par le Gouvernement

Pour pallier ces insuffisances, le Gouvernement a décidé de mettre en place un plan visant à (i) améliorer la gouvernance du secteur ; (ii) sécuriser les ressources mobilisables pour l’alimentation en eau potable ; (iii) réhabiliter les infrastructures d’hydraulique humaine ; (iv) construire les infrastructures d'hydraulique humaine de qualité ; (v) renforcer les capacités humaines, techniques et financières des acteurs du secteur de l’eau ; et (vi) promouvoir les innovations technologiques dans le secteur.

L’effet combiné des différentes dimensions de ces réformes a contribué  à améliorer substantiellement la capacité de production au plan national, bien que des défis demeurent pour ce qui concerne la politique d’entretien et de maintenance des points d’eau en milieu rural et le remplacement des infrastructures pour la distribution de l’eau potable en milieu urbain.

Ainsi, sur la période 2011-2018, les investissements réalisés ont permis d’augmenter la production. Le district d’Abidjan a bénéficié de la réalisation de douze (12) projets majeurs, dont six (6) traitements d’eau potable, portant à vingt et un (21) le nombre d’unités de production d’eau potable. En doublant les infrastructures de production à Abidjan par rapport à la situation à fin 2010, la production d’eau potable du district a presque doublé, passant de 350 000 m3/jour en 2011 à 652 000 m3/jour à fin 2019, grâce à la mise en fonctionnement du champ captant de Saint-Viateur. 

Le défi qui reste à relever pour avoir un bon niveau d’accessibilité à l’eau par les ménages est celui de la distribution. Il s’agit de renforcer le réseau dans les zones non ou insuffisamment canalisées et de renouveler des conduites obsolètes. Ceci est un vaste chantier sur lequel le Gouvernement travaille. 

Pour les villes de l’intérieur, il a été mis en place un programme consistant à accélérer les projets en cours en vue de rendre fonctionnel les centres de production. La capacité de production au sein des villes de l’intérieur est passée de 79 655 m3/jour en 2011 à 131 566 m3/jour en 2018. 

Par ailleurs, au titre des réalisations majeures, on note :

  • la mise en exploitation de 24 systèmes d’hydraulique urbaine (HU) pour une population impactée d’environ 45 000 habitants ; 
  • l’équipement de 218 nouvelles localités en systèmes d’Hydrauliques Villageoises Améliorées (HVA), portant le nombre total de localités bénéficiant de HVA à 414 à fin 2019 ; 
  • la réalisation de 1 450 forages munis de  Pompes à Motricité Humaine (PMH)  
  • la réhabilitation de 5 868 PMH de 2011 à 2018 ; 
  • la réhabilitation de 25 systèmes Hydraulique Villageoise Améliorée ; 
  • l’achèvement de l’usine de production d’eau potable de Bonoua 2 pour une capacité installée de 80 000 m3/jour ; 
  • la mise en service de l’usine de production d’eau potable de Tafiré et les localités environnantes pour une capacité installée de 3 500 m3/jour ; 

De nombreux projets d’infrastructures de renforcement de l’accès à l’eau potable sont en cours de réalisation dont les projets de l’est (Bondoukou, Abengourou, Adzopé, Aboisso), les projets du programme de renforcement de l’alimentation en eau potable en milieu urbain (PREMU) dans les localités de Korhogo, Ferkessédougou, Tiassalé, Bingerville et Béoumi, sans oublier le grand projet structurant des villes de Gagnoa et Sinfra et de 39 localités environnantes.

Dans la poursuite de ces efforts, le Programme Social du Gouvernement (PSGouv) devrait permettre de réhabiliter 21 000 pompes à motricité humaine de 2019 à 2020, afin de réduire encore plus, les inégalités de répartition des ressources en eau sur l'ensemble du territoire national.