Défis et avancées
Défis et avancées
On entend souvent dire, dans les théories du développement, que « la route précède le développement ». En d’autres termes, les conditions de circulation des personnes et des biens sont à la fois nécessaires et indispensables pour le développement dans l’évolution des pays. On entend aussi dire, dans la critique populaire en Côte d’Ivoire, « on ne mange pas goudron », une critique négative des choix de priorités du Gouvernement face aux défis de relance économique, de consolidation des acquis en normalisation et de réduction de la pauvreté.
De ces deux positions relativement antagonistes, la question qui se pose est de savoir si l’on peut durablement créer des conditions de vie acceptables pour les populations sans assurer celles indispensables à la production, à la circulation des personnes ainsi que des biens et services produits entre différentes zones du pays et entre le pays et l’extérieur, et permettre à ceux qui produisent de se déplacer à des coûts réduits.
Cette question résume le défi auquel le Président de la République, SEM Alassane OUATTARA, faisait face en Côte d’Ivoire en 2011 au moment où il accède à la Magistrature Suprême. En effet, avec un taux d’investissement public équivalent à 2,8% du PIB en moyenne sur la décennie 2000-2010 et une part du budget allouée aux investissements comprises entre 10% et 15%, la Côte d’Ivoire n’était pas à même d’entretenir les infrastructures qu’elle a construites pour la plupart entre 1960 et 1990.
Par exemple, le Fonds d’Entretien Routier qui a un budget annuel de plus de 100 milliards depuis 2015, avait à peine 15 milliards de budget avant 2010. Dans ces conditions, les routes interurbaines n’étaient plus entretenues faute d’allocation de ressources en raison du mode de financement de l’entretien routier. Pire, les pistes et routes en terre, dont l’entretien avait été retiré à l’Administration centrale à la fin des années 1990 pour être confié aux démembrements de l’Etat sans grands moyens, ont cessé simplement pour la plupart, d’être entretenues.
En conséquence, en 2011, la route qui constituait l’un des facteurs de compétitivité de la Côte d’Ivoire, représentait l’un des principaux freins au développement économique et un facteur d’accroissement des inégalités et de la pauvreté dans les zones rurales.
C’est pourquoi, il était important de repenser le mode de financement de l’entretien routier, afin d’accroître les ressources allouées à ce secteur et de travailler à faciliter les conditions de circulation des personnes et des biens à l’intérieur des agglomérations, entre les villes de l’intérieur du pays et ensuite entre les villages et les chefs-lieux de sous-préfectures et de départements.
C’est le sens de la mise en place d’importants projets structurants qui changent les conditions de circulation à Abidjan et dans les villes de l’intérieur du pays. C’est aussi le sens du choix de l’entretien routier comme un projet prioritaire du Programme Social du Gouvernement (PSGouv). En effet, après avoir enregistré d’importantes avancées sur les dimensions urbaines et les liaisons interurbaines, le Gouvernement a décidé de renforcer substantiellement et sur toute l’étendue du territoire, le programme de reprofilage des pistes rurales et routes en terre dans une approche combinée avec les autres dimensions de la politique sociale que sont l’adduction en eau potable, la construction de latrines villageoises dans les écoles, la construction de salles de classe, le renforcement de cantines scolaires, etc.
A travers l’entretien des pistes et routes en terre qui apparaît comme l’un des premiers besoins lorsqu’on interroge les populations rurales, le Gouvernement veut créer dans les zones rurales, un écosystème de développement qui consiste à donner auxdites populations, des conditions d’épanouissement en mettant à disposition entre autres, l’électricité, la route, l’école, l’eau potable, la santé…
Dans le cadre de la construction/réhabilitation des infrastructures routières, d’importantes avancées ont été enregistrées au cours de la période 2011-2019. Ces avancées portent sur la restauration d’une part significative du réseau routier bitumé d’Abidjan et de villes de l’intérieur du pays, ainsi que d’importants axes interurbains. En matière d’entretien routier, chaque jour, de nouvelles localités inaccessibles voient leurs voies d’accès reprofilées. Chaque mois, des populations qui n’avaient plus vu de machines dans leurs villages, depuis 5, 10 voire 20 ans, sont surprises de vivre à nouveau, le reprofilage des routes.
Le Gouvernement continue ses efforts en vue de faire des infrastructures routières, comme dans un passé lointain, un atout de compétitivité de l’économie et un facteur contribuant à la lutte contre la cherté de la vie.