Défis et avancées

Défis et avancées

Objectif prioritaire de l’action gouvernementale et variable essentielle pour rendre la croissance plus inclusive, l’emploi des jeunes et l’autonomisation des femmes sont naturellement pris en compte dans le cadre du Programme Social du Gouvernement, au titre de l’axe IV. Il a fallu travailler à améliorer le cadre réglementaire et à mettre en place un dispositif d’accompagnement qui tienne compte des préoccupations des jeunes.

Les principales avancées au titre de l’évolution du cadre réglementaire se résument comme suit :

  • l’adoption d’une politique nationale de l’emploi en 2012 ;
  • l’augmentation du SMIG de 36 000 FCFA à 60 000 FCFA ;
  • l’adoption d’une stratégie de relance de l’emploi d’un financement à hauteur de 18 milliards de FCFA en 2014-2015 ;
  • la mise en place en 2015 d’un Conseil Présidentiel sur l’Emploi ;
  • l’adoption d’une Loi portant nouveau code du travail en 2015 ;
  • la création, depuis 2015, d’un Ministère spécialement dédié à la question de l’emploi, notamment des jeunes, appuyé par une structure spécialisée dénommée Agence Emploi Jeunes (AEJ) qui constitue le guichet unique de l’emploi en faveur de la promotion de l’insertion professionnelle et de l’emploi des jeunes de Côte d’Ivoire.

Les activités sont organisées, d’une part, autour de l’emploi des jeunes avec quatre composantes, à savoir (i) la promotion de l’entrepreneuriat, (ii) le développement des compétences, (iii) les mises en stages, (iv) les travaux à Haute Intensité de Main d’œuvre (THIMO) et d’autre part, de l’autonomisation des femmes.

Appui à l’entrepreneuriat

L’entrepreneuriat est l’un des leviers principaux de la politique de lutte contre le chômage menée par le Gouvernement. Cette alternative aux offres d’emplois proposées par la fonction publique et le secteur privé, pourrait constituer un moyen efficace d’autonomisation des jeunes qui, à terme, permettrait d’offrir des opportunités d’embauche à d’autres jeunes, et contribuer ainsi à la réduction du taux de chômage.

C’est pourquoi, le Gouvernement a décidé, dans le cadre du PSGouv, d’apporter un appui aux jeunes qui souhaitent s’ouvrir à l’entrepreneuriat. Cet appui se fait à travers des programmes d’encadrement et le financement (i) d’Activités Génératrices de Revenus (AGR) pour des montants allant de 100 000 FCFA à 1 000 000 FCFA, (ii) de Micro et Petites Entreprises (MPE) pour des montants compris entre 1 million de FCFA et 5 millions de FCFA, et (iii) de projets structurants pour des montants supérieurs à 5 millions de FCFA.

L’impact attendu de ce programme est :

  • la création d’emplois ;
  • l’amélioration des revenus des jeunes promoteurs ;
  • l’appui et le soutien à l’économie locale ;
  • le développement d’un tissu de PME stables.

Le dispositif d’accompagnement de l’entrepreneuriat s’appuie sur un réseau de 201 guichets emplois fonctionnels, couvrant toute l’étendue du territoire national, pour rapprocher les centres d’appui et d’encadrement des populations et réduire subséquemment les coûts liés à l’accès à l’information et aux opportunités. Ce dispositif s’appuie également sur une initiative novatrice, à savoir « Agir pour les jeunes », qui vise à profiler les demandes de financement, former les jeunes et les financer pour la mise en œuvre de leurs projets, tout en les accompagnant dans la phase opérationnelle avec des conseils de spécialistes, des formations additionnelles et une aide à la gestion.

De façon globale, 181 350 opportunités devraient être offertes aux jeunes en matière d’entrepreneuriat à fin 2020.

Développement des compétences

Le programme de « Développement des compétences » vise à faciliter l’insertion professionnelle des jeunes dont l’âge est compris entre 18 et 40 ans à travers des formations qualifiantes et d’apprentissage. Il comprend les Formations Complémentaires Qualifiantes (FCQ), les formations par Apprentissage et Chantier école sur 2 ans maximum et le financement de permis de conduire à des jeunes, en vue de leur permettre d’exercer un métier de conduite de véhicules ou d’engins.

L’impact attendu de ce programme est l’amélioration de l’employabilité et de la capacité à l’auto emploi des jeunes à travers des formations par des maitres apprentis et sur les chantiers de développement. Il permettra d’offrir 80 000 opportunités aux jeunes, dont 25 000 dans le cadre de l’ « Opération Permis de Conduire », 25 000 au titre de l’Apprentissage et Chantier Ecole et 30 000 en ce qui concerne les Formations Complémentaires Qualifiantes (FCQ).

Mises en stages

Le programme de « Mises en stages » vient proposer une solution pour pallier les difficultés rencontrées par les jeunes apprenants devant valider leurs diplômes de fin de formation. Il vise également à permettre aux jeunes diplômés ayant connu des difficultés d’insertion, d’obtenir un stage de qualification, en vue d’accroitre leur employabilité et leur donner plus de chances pour une première insertion professionnelle.

Il consiste à promouvoir l’insertion professionnelle des jeunes par des mises en stage de qualification ou d’acquisition d’expérience professionnelle d’une durée de 12 mois à travers le Programme d’Aide à l’Embauche (PAE). Ces mises en situation professionnelle ouvrent droit au paiement d’une prime mensuelle de 45 000 FCFA. Pour ce qui concerne les mises en stage de validation de diplômes, la durée est de 3 mois, avec le paiement d’une prime mensuelle de transport de 15 000 FCFA. Ces contributions de l’Etat (15 000 FCFA ou 45 000 FCFA selon le cas) viennent en appoint aux efforts consentis par les entreprises pour mieux accompagner les jeunes dans leur quête d’opportunités de stages.

L’impact attendu de ce programme est :

  • l’amélioration de l’employabilité des primo demandeurs d’emploi ;
  • l’embauche de jeunes primo demandeurs d’emploi dans les entreprises ;
  • l’amélioration des conditions de vie des bénéficiaires. 

Ce programme vise à offrir, à fin décembre 2020, 59 800 opportunités de stages et d’emplois aux jeunes, dont 50 000 opportunités de stages et 9 800 emplois directs.


Travaux à Haute Intensité de Main d’œuvre (THIMO)

Les programmes à « Haute Intensité de Main d’œuvre » (HIMO) constituent une « méthodologie » ou « technologie » de mise en œuvre de projets, dans laquelle la main d’œuvre est utilisée comme ressource prédominante dans le but de produire (ou entretenir) des infrastructures avec la même qualité que l’aurait fait une approche plus mécanisée mais permettant de générer plus d’emplois. 

Ainsi, les Travaux « HIMO » ou THIMO constituent l’un des types de programme d’emploi ou de protection sociale les plus communs. En Côte d’Ivoire, les THIMO concernent les jeunes de 18 à 35 ans de toutes les régions du pays.

Dans le cadre du PSGouv, le programme « THIMO » vise à assurer l’accès à des opportunités d’emploi aux jeunes les plus défavorisés, notamment les déscolarisés et ceux vivant en milieu rural où les opportunités d’emploi sont plus rares. L’objectif est d’atteindre 25 000 bénéficiaires de THIMO à fin 2020.

  • Objectifs opérationnels du programme d’emploi des jeunes

Dans sa volonté de toucher le maximum de jeunes, le Gouvernement s’est donné pour objectif d’atteindre à terme, 500 000 jeunes. L’optimisation des opportunités grâce à l’implication de l’ensemble des acteurs dans une approche globale et intégrée a permis d’identifier 346 150 opportunités que le Gouvernement travaille à traduire en possibilités de formations, de stages, d’emplois et de financement de projets pour les jeunes. 

Autonomisation des jeunes et des femmes

En plus de l’emploi des jeunes, le PSGouv intègre un volet particulier sur la sensibilisation des jeunes filles et l’appui à l’autonomisation des jeunes et des femmes dans le cadre du projet « Autonomisation des Femmes et Dividende Démographique au Sahel (SWEDD) ».

Ce projet cible principalement les femmes et les adolescentes, et couvre entre autres, la formation en notions entrepreneuriales, la mise en place d’activités génératrices de revenus, l’octroi d’appuis alimentaires de même que la sensibilisation aux bonnes notions en compétences de vie, droits humains, genre, santé sexuelle et reproduction.

La zone d’intervention regroupe la moitié nord du pays (mitoyenne à la région sahélienne) ainsi que le centre ouest et quelques poches de vulnérabilité d’Abidjan.